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Chaîne d’approvisionnement, Entrepôt
May 28, 2019

Géopolitique : quel impact sur la supply chain ?

Dans le contexte actuel où les échanges internationaux se sont intensifiés, les challenges à relever pour maîtriser sa Supply Chain sont nombreux. Au-delà d’une simple recherche d’économie, il s’agit pour votre entreprise de trouver les leviers de croissance organisationnels et technologiques qui permettront de séduire et fidéliser toujours plus de clients. Quels sont les grands enjeux d’une Supply Chain internationale et quelles sont les conséquences de la géopolitique sur les échanges mondialisés ? Éléments de réponse pour tirer son épingle du jeu sur l’échiquier mondial.

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Géopolitique : quels risques pour la Supply Chain ?

Omniprésents et quasi imprévisibles, les risques géopolitiques et naturels peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la Supply Chain en cas de rupture de ses maillons. Pour limiter les risques, les sociétés d’envergure internationale doivent donc penser global tout en se donnant les moyens d’agir localement selon le contexte de chaque pays.

Les risques sociaux et environnementaux

D’après le bureau de certification et d’analyse des risques BSI, 40 % des importations américaines réalisées en 2013 provenaient de pays exposés à des risques naturels. À titre d’exemple, on estime aujourd’hui à 210 milliards de dollars le coût du séisme et du tsunami de 2011 pour le Japon.

Sur le plan social, 72 % des vêtements et chaussures importés aux États-Unis en 2013 ont été produits dans des pays à forts risques liés aux mauvaises conditions de travail des salariés, selon le sommaire des performances commerciales durables de Nike.

Les risques économiques et politiques

Toujours selon Nike, 28 % des sociétés seraient touchées par la volatilité des taux de change occasionnée par l’instabilité économique européenne. Dans son rapport 2015 (Global Risks report), le Forum économique mondial considère pour sa part que les tensions géopolitiques constituent la menace la plus importante pour les entreprises dans les années à venir. Enfin, d’après BSI, les chaînes d’approvisionnement sont régulièrement ciblées par les organisations terroristes avec une attaque tous les 7 jours.

Les manifestations et autres actes de mobilisation comme les rassemblements des gilets jaunes en France viennent perturber davantage les échanges commerciaux et transports de marchandises. Ces conflits politiques et périodes de turbulences pour l’économie poussent ainsi les chaînes d’approvisionnement à gagner en souplesse pour limiter les effets des aléas.

L’imposition de taxes douanières

Avec la hausse des carburants, l’imposition de taxes douanières peut également impacter la Supply Chain. À l’image de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump en 2018. En juin, il s’attaque d’abord à l’Union européenne, au Canada et au Mexique en leur imposant des taxes de 10 à 25 % sur l’acier et l’aluminium exportés aux États-Unis. Vient ensuite la Chine qui doit à son tour supporter le poids de taxes douanières sur l’exportation de produits chinois, estimés à 200 milliards de dollars.

En réponse à ces attaques, le gouvernement chinois riposte par l’application de droits de douane punitifs sur les produits américains importés en Chine : le montant annuel des produits concernés est estimé à 60 milliards de dollars. Ce protectionnisme économique décidé par Donald Trump impacte à son tour le marché économique mondial.

La hausse des prix du pétrole

Entre 2014 et 2016, le prix du baril de pétrole brut a augmenté de 60 %. Cette forte hausse n’est pas sans conséquence sur les lieux d’approvisionnement en produits et matières de faible valeur. Elle impacte aussi les volumes du commerce mondial en raison d’une production nationale devenue plus offensive.

La hausse des prix du pétrole joue sans conteste un rôle important sur la Supply Chain et la stratégie des acteurs économiques. Sur le plan logistique, les réseaux actuels mis en place sur la base d’un équilibre entre les différents postes de dépenses (transport, entreposage, gestion des stocks) pourraient être remis en question par la hausse du pétrole. De fait, la gestion des transports et des approvisionnements s’en trouverait affectée.

Des marchés mondiaux qui font pression sur l’infrastructure

Dans ce contexte d’incertitude croissante, l’infrastructure est devenue un enjeu majeur pour qui veut maîtriser les flux commerciaux. Les navires de fret ne cessent d’augmenter leurs volumes et le canal de Suez s’est agrandi et modernisé en 2015. Aux États-Unis, le trafic routier double tous les 28 ans, tandis que l’Inde voit passer 40 % de son trafic sur 2 % des routes du pays.

Conséquence ? La pression est devenue énorme sur les voies de transport qui vieillissent et saturent progressivement, devenant obsolètes faute de moyens. Les avaries se multiplient, à l’image des effondrements de ponts survenus en 2017 sur le fleuve Mississippi et en 2018 au-dessus de la ville de Gênes en Italie.

La rénovation (voire la construction) de l’infrastructure est devenu un véritable levier stratégique pour les États. Néanmoins, tous les pays ne sont pas égaux en la matière. Sur les marchés occidentaux, la tendance du e-commerce est confirmée, bien que les services et modes de consommation diffèrent entre Europe et États-Unis. Et ce, tandis qu’en Chine, les entreprises doivent s’adapter à 2 profils de consommateurs distincts : une population urbaine en demande de qualité et services, et une autre, rurale, consommant en masse des produits à bas coût.

En Afrique, le commerce en ligne présente un énorme potentiel, à condition de réussir à déployer les services bancaires et construire les infrastructures nécessaires. Au Moyen-Orient, où l’on dispose d’énormes ressources, de forts changements politiques et sociaux, particulièrement en Libye, en Syrie et au Yémen, viennent ternir le potentiel de cette région située au croisement des voies internationales.

Investir dans les infrastructures : l’exemple de la Chine

Pour s’imposer sur les marchés mondiaux, les gouvernements et multinationales investissent massivement pour avoir la mainmise sur les infrastructures. C’est notamment le cas de la Chine qui soutient actuellement différents projets de développement stratégique.

Belt and Road Initiative

Dévoilé en 2013 par le président chinois Xi Jinping, ce projet de « nouvelle route de la soie » vise à renforcer la position de la Chine sur le plan mondial. Le tout, en préservant sa connexion au reste du monde en cas de tensions militaires sur les zones côtières.

Projet parmi les plus ambitieux du monde moderne, la Belt and Road Initiative consiste à développer les liaisons maritimes et voies ferroviaires entre la Chine et l’Europe. Véritable pendant terrestre du collier de perles, ce projet d’envergure est l’une des priorités du programme politique proposé par Xi Jinping sous le nom de « Rêve chinois ».

La stratégie du collier de perles

Cette stratégie vise à contrôler les ports situés le long de l’océan Indien. Comment ? En prêtant des fonds aux nations désireuses de garder la maîtrise de leurs côtes, pour favoriser l’émergence de projets dans des pays qui ne pourraient pas financièrement s’engager seuls.

Cet investissement financier dans la construction d’infrastructures permet à la Chine de développer les partenariats avec les pays voisins et lui donne la possibilité de prendre le contrôle des infrastructures en cas d’impossibilité de remboursement. À l’image du Sri Lanka, ayant emprunté 1,5 milliard de dollars à la Chine pour construire un nouveau port. Dans l’incapacité de rembourser l’emprunt, le pays a concédé la gestion du port à la Chine en 2017 pour une durée de 99 ans.

Qu’ils soient d’ordre environnemental, social, fiscal ou politique, les risques géopolitiques sont nombreux pour la Supply Chain. Néanmoins, la massification des échanges internationaux rend obligatoire le passage à une chaîne de valeur nouvelle génération. Deux questions demeurent : qu’implique cette reconfiguration ? Quels en sont les paramètres essentiels ?

Échanges internationaux : vers une nouvelle Supply Chain ?

Depuis 2015, les relations internationales n’ont cessé d’augmenter, jusqu’à atteindre en 2017 leur niveau le plus élevé depuis 6 ans. Dans le même temps, notre PIB moyen progressait de 1,5 point alors qu’il stagnait en dessous du point après la crise de 2008. Principalement à l’origine de cette croissance, les sociétés multinationales, dont la vôtre, doivent aujourd’hui relever de nombreux défis pour rester compétitives dans un contexte hyper mondialisé.

Anticiper les grandes évolutions

De nombreux indicateurs sont aujourd’hui à prendre en compte dans la chaîne logistique pour faire face aux aléas. Ils peuvent être de plusieurs natures :

  1. changement climatique ;

  2. données météorologiques ;

  3. mutations politiques et sociales ;

  4. variation des prix sur le marché des matières premières ;

  5. croissance galopante des zones urbaines…

Face à ces facteurs évolutifs, la chaîne logistique doit adopter une souplesse encore inédite. Objectif : parvenir à livrer les produits en temps et en heure, tout en s’assurant de pouvoir les suivre, respecter si nécessaire la chaîne du froid, les normes douanières, les délais de livraison promis. D’où l’intérêt, pour les multinationales, de s’intéresser aux évolutions de la société à échelon mondial pour prendre les bonnes décisions stratégiques.

La solution ? Créer une structure de veille connectée aux sources d’information mondiales ; qui intégrerait les réglementations douanières, le contexte politique du pays, l’état de la production de matières premières, les cours du pétrole, mais également les données météorologiques.

Focus sur les données météorologiques

Les données climatiques et météo jouent un rôle primordial dans la vente de produits météo-sensibles. Votre enjeu étant de pouvoir anticiper au maximum les besoins en production et les niveaux de stocks, modéliser, par exemple, ces données dans un VMI (Vendor Management Inventory) permet d’obtenir des indicateurs passés et futurs. Ceux-ci vous accompagneront dans la gestion de la production et des approvisionnements, afin d’éviter les ruptures et de réduire vos coûts logistiques.

Rendre les chaînes d’approvisionnement plus agiles

Pour que votre multinationale demeure compétitive, vous n’avez plus le choix : vous devez saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies. L’objectif ? Gagner en agilité et pouvoir vous adapter rapidement, en continu, à une demande client de plus en plus segmentée et volatile.

C’est ce que permet notamment l’intelligence artificielle qui, couplée aux systèmes de gestion des entrepôts (OMS), permet de gagner un temps considérable. Au programme de cette solution :

  1. la prévision de la demande et des volumes d’activité à venir ;

  2. une aide précieuse à la décision, notamment pour accompagner les intérimaires dans leur prise de poste ;

  3. l’estimation de la ressource nécessaire à l’accomplissement des tâches, pour aider les chefs d’entrepôt à prévoir le nombre d’opérateurs pour absorber les pics d’activité.

Pour aller plus loin : Machine learning : une révolution pour la Supply Chain ?

S’adapter aux exigences des clients et à leur évolution

Confrontée à l’urbanisation et au vieillissement des populations, votre entreprise doit pouvoir répondre à la demande de consommateurs toujours plus gourmands en services et transparence sur l’origine des produits. Livraison en 1 heure chez soi, retrait gratuit en magasin, service après-vente, garanties d’origine, suivi de préparation sont autant d’options que les clients attendent aujourd’hui d’un distributeur lors de leurs achats en ligne.

Ces nouveaux modes de consommation conjugués aux crises alimentaires dessinent les contours de nouveaux enjeux pour les acteurs de la distribution. Obligée de se réinventer pour séduire des consommateurs soucieux de qualité, de traçabilité et de respect de l’environnement, votre entreprise doit également s’adapter à la contrainte de nouvelles réglementations. D’où le positionnement de la Supply Chain comme véritable levier de compétitivité.

Maîtriser une Supply Chain de plus en plus complexe

Dans un contexte international, la Supply Chain doit par ailleurs s’adapter à une multiplicité de partenaires. Premier défi : savoir dépasser la barrière de la langue, la différence d’accès aux outils et à Internet, mais aussi répondre à différentes exigences réglementaires. Pour faciliter les opérations et assurer la compliance, des solutions de collaboration B2B ont été élaborées.

En matière de transports, toute société internationale doit être capable de jongler entre les voies maritimes et aériennes du trafic overseas. Le tout, en maîtrisant la disparité des infrastructures routières à l’approche des ports comme en livraison chez les clients finaux. Pour éviter tout retard et adopter le mode de transport le mieux adapté à la situation, mettre en place un outil d’échange normalisés est particulièrement intéressant. En ligne de mire, la fonction de paramétrage d’alertes, qui vous prévient en temps réel en cas d’avarie ou d’incident.

À lire également : Logistique urbaine : l’enjeu du last-mile delivery pour les 3PL

Confrontées aux exigences croissantes des consommateurs et à des facteurs géopolitiques variables, les sociétés multinationales n’ont pas d’autre choix que de s’adapter pour demeurer compétitives. Le coût de cette adaptation ? Effectuer une nécessaire transition vers une organisation plus flexible, réactive et agile. Pour construire et maîtriser cette Supply Chain de plus en plus complexe, miser sur l’anticipation et la collaboration est essentiel.

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