Update sur le pilote de la réforme de la facture électronique : où en sommes-nous ?
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Le secteur du transport a été profondément impacté par la pandémie de Covid-19. En 2020, il a fallu composer avec les fermetures de frontières et les diverses restrictions imposées selon les pays, ce qui a causé un allongement du délai global d’approvisionnement des marchandises. De nombreux sites de production, usines, entrepôts, magasins ont dû fermer, ce qui a mécaniquement porté un coup aux transporteurs dont l’activité est alignée sur le commerce de ces entreprises. Par ailleurs, avec la situation sanitaire, l’offre de produits et moyens de transport s’est raréfiée – avec notamment une pénurie de containers maritimes – alors que la demande est restée importante. En parallèle, l’essor massif du e-commerce et de la distribution omnicanale a fait évoluer les attentes des clients B2B, désormais à la recherche d’une qualité de service identique à celle du B2C. La crise Covid-19 a donc secoué les bases mêmes des organisations logistiques et imposé d’importantes transformations. Dans un tel contexte, engager une réflexion sur la façon d’optimiser ses coûts de transport apparaît indispensable. Mais par où commencer ?
Walter Vittori : La première cause de dépenses superflues, c’est le recours à un service ou à un transporteur inadapté aux besoins du client. C’est sur cette disparité entre le besoin réel et le service acheté qu’il faut se concentrer en priorité. Arnaud Pausé : Il faut aussi prendre en compte la dimension organisationnelle. La façon dont je vais traiter mes stocks et mes commandes sera déterminante pour optimiser la prise en charge et la distribution de mes marchandises, et donc réduire les coûts associés.
Isabelle Badoc : On a coutume de dire qu’aujourd’hui en Europe, on transporte encore 50 % de vide. Il est donc essentiel de travailler d’une part à densifier les contenants (ce que peut aider à faire un WMS1) et d’autre part d’optimiser les plans de chargement pour pouvoir transporter le maximum de marchandises dans un minimum de véhicules. C’est exactement le rôle d’un TMS (Transport Management System) qui reçoit un portefeuille de commandes et calcule les meilleures associations possibles de ces commandes dans les moyens de transport les plus adaptés, et ce selon les caractéristiques des produits à livrer, l’engagement pris auprès du destinataire (délai et lieu de livraison)… Le TMS va piocher dans sa banque de données de transporteurs référencés pour choisir, pour chaque tournée, quel transporteur solliciter en priorité. Remplacer un système basé sur Excel par un TMS bien paramétré, ce sont des économies potentielles de plus de 30 % sur les factures de transport.
Walter Vittori : La crise a montré la limite des outils de gestion maison qui s’appuyaient sur des tableaux Excel, des envois d’emails et des coups de téléphone pour réaménager les choses à mesure des besoins. Or il est difficile de faire ces ajustements quand on ne peut plus accéder à son lieu de travail, sans visibilité de la réalité du terrain. Le manque d’outils partagés et de connectivité entre les différents acteurs de la chaîne logistique – chargeurs, transporteurs, clients… – a donc été exacerbé par la pandémie. Sans données exploitables, sans outils sérieux de pilotage et/ou processus automatisés, il est très délicat d’avoir la vision globale nécessaire pour prendre la bonne décision quand survient un problème. C’est sans doute pourquoi les projets de digitalisation ont fortement augmenté en 2020. Attention toutefois : la digitalisation ne doit pas être vue comme une fin en soi, mais bien comme un moyen de déployer sa stratégie de façon efficace. Arnaud Pausé : La digitalisation permet d’aller plus vite, plus loin, d’optimiser la gestion des données mais aussi celle des flux de marchandises et d’informations entre les différents acteurs de l’écosystème. Un système bien paramétré et piloté permettra au client de gagner du temps dans la mise en œuvre de sa vision stratégique et dans l’atteinte de ses objectifs.
Isabelle Badoc : Outre l’optimisation des tournées et chargements, l’IA pourra être très utile dans deux domaines clés : l’analyse d’aléas et le rapprochement de factures. L’IA est en effet capable d’identifier ce qui sort de la « normalité », par exemple la hausse brutale du coût de transport d’une catégorie de produits, et d’alerter afin qu’on puisse agir au plus tôt. Quant au rapprochement de factures – c’est-à-dire la vérification ligne à ligne que ce qui a été facturé est fidèle à la commande initiale – c’est une activité extrêmement chronophage car il n’y a pas de modèle standard : chaque transporteur a sa propre façon de tarifer. Aujourd’hui réalisée essentiellement à la main, l’opération va devenir de plus en plus automatisable grâce à l’IA.
Isabelle Badoc : La gestion documentaire dans le transport peut être un calvaire si on doit tout faire à la main. Heureusement, elle peut être automatisée par les outils digitaux. Idem pour les communications avec le transporteur, qui peut gérer sa prise de rendez-vous en ligne : un gain de temps immense pour le chargeur comme pour le transporteur. Quant à la facturation, le TMS peut aider à la fois à la ventilation des coûts – c’est-à-dire à répartir les coûts d’une facture unique de transport aux entités de l’entreprise pertinente – et au contrôle des factures des transporteurs.
Arnaud Pausé : Comprendre le détail des coûts de transport, la façon dont on est facturé par les transporteurs, est un levier clair d’optimisation. Dans le transport, il y a diverses taxes, frais divers, surfacturations ou pénalités liées aux aléas… Maîtriser cette dimension analytique permet de rapprocher les factures transporteur finales du tarif annoncé au départ.
Walter Vittori : Parce que le client a tout à y gagner, étant donné que nos honoraires sont intégralement calculés sur les économies réalisées. Je suis par ailleurs convaincu que nos métiers, très opérationnels, sont complémentaires de ceux liés aux systèmes d’information. Je crois à la force de l’addition des capacités des solutions métier et de notre œil avisé.
Isabelle Badoc : Il y a effectivement une vraie complémentarité entre nous. Notre métier, c’est de proposer des services de supply chain execution, pour mettre en œuvre les décisions stratégiques et opérationnelles de nos clients. Il convient pour cela de définir en amont les leviers de gain, la stratégie et l’organisation permettant de maximiser l’efficience du service transport, le système d’information cible… autant de prérequis sur lesquels les cabinets de conseil sont en mesure d’accompagner nos clients à nos côtés.
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