À 3 mois du mandat B2B en Allemagne, la préparation de la réforme pose question
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Certes, les modèles de gestion de stock comme d’approvisionnement au travers de la GPA ont fait leurs preuves dans des marchés établis, par des modélisations classiques (par la fixation de seuils de stocks minimaux et maximaux, par le déclenchement fixe de réapprovisionnements), pondération par une saisonnalité historisée, s’appliquant aux volumes incrémentés d’une évolution globale de marché, d’année en année. Mais cette méthode ne permet pas de surperformer ou de s’adapter rapidement à des événements exogènes soudains.
Alors que s’enchaînent les secousses planétaires, imprévisibles, liées à des événements tels que la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, l’envol des prix des matières premières, de l’énergie et des transports ou les aléas de climat, des surstocks comme des ruptures sont constatés quotidiennement. La pénurie de moutarde, cet été en France, en est un exemple du quotidien.
Ces fluctuations géopolitiques, climatiques et économiques affectent directement et massivement la valeur et le coût des stocks. Les doubles circuits d’approvisionnement, avec un circuit long pour les prix et un circuit court pour l’ajustement de la disponibilité, sont depuis plus de quinze ans une réponse relativement efficace. Toutefois, ils n’optimisent pas l’ensemble de la chaîne, et restent coûteux et moyennement flexibles.
Mais le grand changement de paradigme consiste désormais à combiner l’ensemble de ces éléments d’informations, de prévisions directes et indirectes, et de travailler avec tous les acteurs de la chaîne en vue d’une optimisation de la disponibilité pour les clients. La recherche de la création de valeur globale (à partager, bien évidemment) prime sur l’optimisation segmentaire. Les Digital Native Vertical Brands (DNVB) et le courant omnicanal en sont les exemples les plus visibles.
Cela requiert des outils de pointe (des algorithmes d’analyse développés en interne ou achetés à des éditeurs spécialisés), capables de prédire les variations des actes d’achat clients, et donc d’adapter les niveaux de stocks au bon endroit aussi bien dans le temps court (quelques jours) que moyen (trois à six mois).
Cela implique aussi d’élargir le spectre des informations utilisées, en allant sourcer et mettre en perspective des signaux faibles, des tendances sociologiques, culturelles, géographiques, des corrélations fines entre des variations météorologiques ou saisonnières et des comportements de consommateurs, en s’intéressant à des micro-segments de marchés (notamment ceux qui réagissent fortement aux publications d’influenceurs).
La difficulté réside dans le fait de convaincre tous les acteurs d’une telle démarche, et la mesure de la création de valeur et de son partage en sont la meilleure réponse.
Les championnes de cette nouvelle approche se reconnaissent parmi les entreprises de retail ayant réussi leur transformation omnicanale, orientant les approvisionnements suivant la consommation locale, et ouvrant leur offre par les marketplaces, par exemple. Les sites e-commerce (DNVB) ont également créé de nouveaux modèles en passant des accords avec des industriels qui gèrent leurs stocks, la préparation des commandes comme les livraisons. Ces organisations doivent cependant être guidées par des prévisions très court terme doublées de tendances à 3 ou 6 mois. Les gains, tant au niveau des stocks que des ventes et satisfaction client sont spectaculaires !
En parallèle, l’optimisation des marchandises passera de plus en plus par un partage en temps réel des informations entre les fabricants (avec leurs usines et leurs entrepôts), les prestataires logistiques et les distributeurs (avec leurs entrepôts et leurs magasins). La disponibilité et l’écoulement des produits s’améliorent alors mécaniquement et fortement, puisque chaque partie-prenante dispose à l’instant T des prévisions et du flux constaté de commandes clients !
Rendue possible par des algorithmes et des logiciels de pointe, cette optimisation réduit les pertes, améliore la « fraîcheur » du stock et le cash flow de tous les acteurs, à hauteur de millions d’euros ! Il serait dommage, et dommageable, que les entreprises se privent d’une telle spirale vertueuse.
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